Cercle du Motonautisme Classique

FRANTZ LIUZZI, CONSTRUCTEUR des C"MONOCOQUE FL",

un des pionniers de la renaissance du motonautisme français

Article réalisé en collaboration avec des propriétaires ou anciens propriétaires de canots Liuzzi, tous passionnés de la marque, à qui je tiens à adresser mes remerciements : Jean, Jean-Marie, Hervé, Olivier, Pierre,...

L'histoire du Chantier en trois parties :

HISTOIRE - COURSE - AUJOURD'HUI

Allo : Maillot 33.93... C'est en 1937 que le chantier Liuzzi ouvre ses portes. Installé dans la toute proche banlieue de Paris, au 9 de la rue Soyer à Neuilly sur Seine, il construit des canoës et des petites embarcations.

Canoë canadien en bois moulé, type compétition vainqueur du Criterium de la Rivière Sportive en 1943

Son véritable essor ne commencera qu'après guerre.

Ses runabouts sont construits en petite série selon la technique du bois-moulé dont Frantz Liuzzi est l'un des spécialistes -mise en forme sur moule de double ou triple bordé-, cette technique permettant de réunir légèreté et robustesse.

Etape 1 : moule de construction avec passage de la quille centrale et des quilles d'angle

Etape 2 : Bordés collés en diagonale tenus par des planchettes pointées

Etape 3 : Découpage de la tonture à la scie circulaire suivant le moule de la coque

Etape 4 : Démoulage réalisé à mains nues par deux ouvriers du chantier

Technicien de 1er ordre, il suit toutes les phases de la construction de ses canots et passe de son bureau où il consigne dans un cahier calculs et dessins de ses coques, à l'atelier, entièrement carrelé, où oeuvrent d'anciens charpentiers de marine.

Ci-desssous, Frantz Liuzzi en blanc entouré de ses équipes.

Ses devises : "Les plus luxueux, les plus confortables, les plus rapides du monde, les plus résistants... des canots automobiles" propulsés par les inégalables moteurs B.P.M., "les seuls qui ne cassent pas ! (BPM : Botta et Puricelli, ex ingénieurs de chez Ferrari installés à Milan) dont il est l'importateur pour la France.

Et il tient en personne à essayer ses bateaux, ci-dessous, essai d'un modèle Star

Au chantier, tout est mis en oeuvre pour offrir une gamme luxueuse et sur mesure aux grands de ce monde : ils sont vedettes de cinéma, industriels, etc... Frantz Liuzzi s'arrange par ailleurs pour n'avoir aucun stock...

Errol Flynn essaie en présence de Frantz Liuzzi une monocoque FL qui deviendra son runabout Zacca - Collection Jean VP

Les évolutions des "Monocoques FL"

Les grandes étapes de la ligne Liuzzi

1949-1951	Arrière droit
1955	Naissance d'une nouvelle forme qui donne un arrière pointu
1955-1956	Les arrières pointus s'arrondissent, les étraves sont plus "tulipées"
1956-1957	Apparition des ailerons qui constituent les conduits d'aération du moteur ; ils reçoivent les tubulures d'échappement et des feux arrière
1958	Les modèles à ailerons subissent la tendance "automobile" avec des ailerons plus proéminents.

Les modèles

En 1958, il lança un bateau "plus écononomique", le "Giulietta", runabout équipé soit d'un moteur Alfa Romeo transformation Lesco, soit d'un moteur Peugeot Auto-Bleu Marine.

Modèle Giulietta présenté par Frantz Liuzzi ( ci-contre) et sur le stand "Monocoque FL"au Salon Nautique

La revue Le Yacht de 1958 décrivait Frantz Liuzzi comme "celui qui donne le ton de la mode motonautique chaque année". La même année, la Revue Moteurs le présentait comme "A la fois Gordini et Christian Dior du Bateau". C'est ainsi que Claude Kirié entre-autre s'inspira de ces lignes pour construire son runabout sport de 4,80 m dont Bill est le dernier modèle en vie.

Les salons ...

En 1958, exposition salon nautique

En 1956, "en visitant la Foire de Paris"

Quelques modèles uniques ont été construits par le chantier :

Modèle surnommé "Langue de Vache"

Ci-dessus : Star avec hard top, motorisation BPM

Ci-contre : Cabin-cruiser, motorisation Ford

Dans les années 1960, la vague du tourisme nautique incite le constructeur à importer des modèles de chantiers italiens : Arcangeli, Taroni ainsi que des chantiers de l'Adriatique et ses célèbres Bora.

Cabin-cruiser Bora, construit par Cantieri Riuniti dell'Adriatico

"Le clou des Salons Nautiques de Cannes et de Paris" - Pouvant être propulsé par un ou deux moteurs hors-bord de 30 à 80 cv, pour des vitesses de croisières variant de 30 à 70 Km/h, Bora était non seulement un bateau idéal pour la croisière, mais aussi pour le sport et le ski nautique de compétition.