BILL, runabout de plaisance et de compétition
Après les années sombres de la dernière guerre, la
France vit renaître un engouement exceptionnel pour les activités motonautiques.
C’est ainsi que l’on vit de nombreux amateurs se doter d’un canot automobile pour les vacances, les sorties familiales, et parfois aussi, pour tâter de la compétition (les ballades devenaient alors un simple alibi…). Un des leurs, Raymond Pomar, alors membre du comité Directeur de la Fédération Française Motonautique, prit contact avec Claude Kirié, propriétaire du chantier des Sables d’Olonne, à qui il confia la construction d’un runabout répondant aux critères imposés par l'Union Internationale Motonautique.
C’est
ainsi que naquit BILL, runabout de classe 2, tourisme.
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Sorti du chantier en 1956 prototype d’une mini-série (une dizaine de bateaux), avec ses airs de Liuzzi (certains disent d’ailleurs que le chef de ce célèbre chantier de la rue Soyer, M. Polignon, aurait participé à leur conception), il est propulsé par un moteur Simca 1300 cc de 70 cv, installé entre deux cockpits. Ce moteur, en configuration standard par souci de fiabilité, est marinisé par son propriétaire. La transmission en prise directe ne dispose pas d’inverseur, le point mort se faisant grâce à son mécanisme d’embrayage.
En 1999, après de longues tractations, BILL arrive chez son nouveau propriétaire, cadeau de son épouse et d’amis complices pour son cinquantième anniversaire. Passé l’euphorie de la découverte et de la fête, l’expertise du « joujou » commence en vue de sa restauration. Et quelques surprises attendent «l’heureux propriétaire ».
L'expertise
peut commencer ! |
Du polyesther recouvre les fonds et le pont : bonjour l’humidité
! Quelques bordés, la sellerie, l’électricité, les peintures et
les vernis sont à refaire. La mécanique, déposée, doit être révisée
et réserve elle aussi quelques surprises. Une sérieuse remise en état
s’impose et un certain nombre de jours de travail se profile….Cette
restauration démarre en 2000, par un démontage en règle de l’accastillage,
du circuit électrique, des différents éléments mécaniques et…
l’arrachage du polyesther. Un ber est construit, BILL est retourné
pour poursuivre les travaux dans de bonnes conditions. Le fond est démonté,
les bordés abîmés changés, tout cela suivi pas un ponçage complet de
la coque. Les couples sont également révisés afin de repartir sur une
base saine.
Le remontage peut donc commencer. Les panneaux de contre plaqué marine épousent les formes de la carène, collés et vissés, ils sont protégés par deux couches de bronze bottom. Les bordés quant à eux reçoivent deux couches « d’attente » de vernis Epiphane.
L’étape suivante sera beaucoup moins agréable.
Nouveau retournement de la coque, arrachage du pont, décapage et ponçage
de la peinture à l’intérieur du bateau, réparations avant mise
en peinture.
Puis, pose du pont qui ne causera pas de gros problème hormis l’ajustage
des plat-bords. Enfin, peinture et vernis viendront donner une nouvelle
jeunesse à BILL pour sa première présentation statique à Aix les Bains.
De retour de cette exposition, la restauration de la partie mécanique
débute. Après inspection du moteur, Simca Flash, celui-ci s’avère
bien fatigué… alors, commence la recherche d’un nouveau
bloc, avec inverseur. La perle rare est trouvée grâce à un copain. Il
s’agit d’un Jicey marinisé en bon état dont il faudra néanmoins
faire réviser l’inverseur et supprimer son renvoi en V. Nettoyage,
polissage des chromes, mise en peinture...
Il a fière allure ! |
Pose du tableau de bord, du réservoir, puis direction Habloville, chez l’ami Hervé Fressard, pour le remontage du moteur, de la ligne d’arbre, du circuit électrique.
Premiers essais en 2003... Le bateau flotte, démarre, l’inverseur fonctionne… des ronds dans l’eau avec quelques amis, oubliées les galères de la restauration, c’est tout simplement le bonheur.
Les travaux de finition continuent, dernières !!!!!! couches de vernis, électricité, sellerie… encore «quelques » heures de travail.
BILL a été restauré en conservant un maximum
de pièces d’origine afin de lui garder toute la patine du temps.
Loin d’être une restauration « à l’américaine » il conserve
les traces de sa vie tumultueuse…
1956
1957
1958
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